Press Club

EDITO : OLIVIER DE LAGARDE – PRÉSIDENT DU PRESS CLUB

QUAND MACRON FAIT DU TRUMP !

Le Président de la République a jugé utile de sermonner vertement et en public notre confrère Georges Malbrunot lors de son déplacement au Liban mardi 1er septembre.

« Ce que vous avez fait là est irresponsable et grave d’un point de vue déontologique » a déclaré hors de lui Emmanuel Macron. Bigre ! De quoi s’agit-il ?

L’Elysée s’est en fait retrouvé très embrassé par deux articles du Figaro, signé par notre confrère, détaillant l’action de la diplomatie française au Liban. Georges Malbrunot e faisait notamment l’écho de propos du Président de la République menaçant d’imposer des sanctions aux leaders politiques réfractaires aux réformes.

Si on peut comprendre que cet article ait pu gêner la diplomatie française, si l’on peut regretter que Georges Malbrunot n’ait pas demandé et rajouté une réaction officielle de l’Elysée dans son papier il n’en reste pas moins que l’expression de la colère d’Emmanuel Macron est inacceptable. Il semble regretter que la presse ne soit pas aux ordres…

Georges Malbrunot n’est pas seulement un grand journaliste, c’est un homme qui a payé dans sa chair le droit de faire son métier. Personne n’a oublié qu’il fut en 2004 et quatre mois durant, otage de l’armée islamique en Irak. Il fut et il reste l’honneur de notre profession.

Si nous prenons la plume pour défendre Georges Malbrunot ce n’est pas dans un bête un réflexe corporatiste mais parce qu’il est l’un des meilleurs connaisseurs du Proche Orient et des arcanes de la diplomatie française dans la région.

Georges Malbrunot n’a pas à se poser la question de savoir si ses articles facilitent ou non la tâche d’Emmanuel Macron. Son métier est de recueillir les informations, d’exposer les faits et d’éclairer les situations. Georges Malbrunot n’est pas un auxiliaire du quai d’Orsay, c’est un journaliste. 

Le coup de sang public d’Emmanuel Macron est indigne de sa fonction, en humiliant publiquement Georges Malbrunot il ne s’attaque pas seulement à un homme mais à une profession et un des piliers de notre démocratie : la liberté d’informer.

Quitter la version mobile