Tous les indicateurs du Classement témoignent d’une dégradation entre 2013 et 2016. C’est particulièrement le cas pour les infrastructures. Certains États n’hésitent pas à suspendre l’accès à Internet lorsqu’ils ne détruisent pas purement et simplement les locaux, les antennes ou les imprimeries des médias qui les dérangent. Entre 2013 et 2016, on constate une chute de 16% de cet indicateur. Détérioration sensible également pour le cadre légal : nombre de lois ont été édictées, punissant les journalistes pour des incriminations fallacieuses telles qu’« insultes au président», « blasphème » ou « soutien au terrorisme ». Effet secondaire de cette situation alarmante, les journalistes ont une tendance de plus en plus marquée à l’autocensure. L’indicateur « environnement et autocensure » a ainsi reflué de plus de 10% entre 2013 et 2016. Tous les continents ont vu leur score se détériorer. Les Amériques dévissent littéralement (20.5 %) sous le poids d’une Amérique latine plombée par les assassinats et les attaques contre des journalistes au Mexique et en Amérique centrale. Cette évolution négative touche également l’Europe et les Balkans (6,5 %), en raison notamment de la montée en puissance de mouvements extrémistes et de gouvernements ultraconservateurs. Quant au score, déjà mauvais, de la zone Asie centrale/Europe de l’Est, il se dégrade de 5 %, sous l’effet d’une glaciation toujours plus forte de la liberté de la presse et d’expression dans des pays aux régimes autoritaires.
Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse mesure le degré de liberté dont jouissent les journalistes dans 180 pays grâce à une série d’indicateurs (pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence, infrastructures, exactions).
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